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    Cette culture nous a appris à fermer nos jambes. Et si jamais, cela n'a pas suffi, à nous taire. Elle nous a appris que nous étions faibles et tentatrices. Que l'on mérite ce qui nous arrive. Comme une leçon à retenir. S'effacer, ne pas tenir tête. De fait, ils ont érigé les vainqueurs. Et c'est maintenant que l'on combat pour rétablir les erreurs. Alors on tente de s'approprier une nouvelle culture. Celle de la puissance qui émanent de tous ces cris de douleur. Ils ont à apprendre la culture de la faiblesse, de l'humilité et du respect. Nous avons à construire un monde dénué de honte.

    On combat comme on peut. Ils ont toujours les armes de destruction. Ils ont cultivé notre haine des unes des autres.  Aujourd'hui, on voudrait dissoudre cette armée. On résiste, chaque jour on crit plus fortes seulement pour le droit d'exister. On dérange comme on a toujours dérangé. On a toujours été fortes sinon aucune volonté n'aurait voulu nous écraser. Parfois on est problématiques. Cela démontre seulement que nous sommes en route. Soyons ces féministes imparfaites, avec nos différences et nos lacunes parfois. Personne ne sera exclu du combat. Certains perdront leurs privilèges. Mais nous serons tous vainqueurs.


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    Il y a autant de manière de se ressentir un homme ou une femme qu’il y a d’hommes et de femmes. On n’est pas davantage un homme ou une femme lorsqu’on correspond aux normes et attentes définies par la société en fonction de notre genre. Pourtant, ces normes collectivement admises constituent des repères. Est-on capable de définir un homme et une femme sans nommer des stéréotypes ? J’ai tenté l’exercice, je n’ai pas réussi. 

    Je réfléchis parfois en termes de féminité et masculinité indépendamment du genre, comme des identités construites et présentes dans des proportions différentes dans chacun d’entre nous. On pourrait également se penser au delà du spectre du genre.

    Je ne sais pas dire ce qui fait de moi une femme, mais je m’identifie davantage aux femmes qui m’entourent, qu’aux hommes qui m’entourent. Elles sont multiples, elles ne correspondent pas qu’à un seul modèle, et moi non plus.  

    Ca a longtemps été compliqué pour moi de pouvoir me définir en tant que femme. Ce mot « femme » me renvoie à des réalités difficiles : aux inégalités et violences que nous subissons du fait d’être des femmes. En réalité, nous subissons un traitement différent parce que nous avons un sexe de femmes et que nous sommes perçues comme des femmes. Au milieu de ça, quelle est notre place pour s’approprier cette identité de femme ?

    Est-ce que je suis une femme parce que je me reconnais dans le modèle de la féminité ? Est-ce que je me reconnais dans les stéréotypes ? Est-ce que je suis d’accord avec les normes imposées aux femmes ?

    Tellement de questions.

    Est-ce que je suis moins une femme si je ne suis pas à l’aise avec les codes vestimentaires féminins ? 

    Est-ce que je suis moins une femme si je n’ai pas envie d’avoir d’enfants ?

    Est-ce que je suis moins une femme si je n’aime pas les hommes ?

    Au milieu de ça, comment savoir si je me reconnais dans le genre que l’on m’a assigné ?

    Est-ce que je suis d’accord avec les rôles que l’on m’a attribués ? Est-ce que je suis à l’aise avec les rôles que je m’approprient ?

    Et si, on admet qu'on est toutes des femmes aussi différentes les unes que les autres… Y a t-il de meilleures femmes que d'autres ? 

    Celles qui entrent dans les normes de beauté contre celles qu'on ne veut même pas voir. Celles qui sont intelligentes, mais moins qu’un homme. Celles qui n'ouvrent pas trop leur gueule. Un peu féministe mais pas trop, comme si notre salaire était la seule chose diminuée. Le reste est trop trash. Dommage. 

    Toujours et encore définies selon ce qu’on attends de nous. Ce qu’on croit parfois attendre de nous même alors qu’on performe si souvent notre genre en société.

    Finalement, qui suis-je ?





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