• J'ai réalisé une chose tellement évidente. On a tous déjà entendu ce conseil couvert d'une certaine fatalité "il faut apprendre à vivre avec "

    Avec nos histoires, nos traumas, nos peines, nos handicaps, nos histoires. 
    Je vivais avec. Avec des poids. Il y a ceux qui s'estompent avec le temps, ceux qui se rajoutent en chemin et ceux qui décident parfois de refaire surface. 
    Mon esprit n'est jamais tranquille. Je pensais que vivre avec, c'était vivre avec comme si on vivait sans. Je me félicitais intérieurement à chaque fois que je réussissais à vivre ce qui pour moi était "normal". Une vie où je contrôle mes émotions et modère mes diverses réactions et attitudes.
    Je me lamentais, de tous mes efforts pour atteindre cette vie normale. Finalement surtout aux yeux des autres. 
    Se lever tous les matins pour être à l'heure au travail, travailler, être polie, ne pas ignorer les gens, rester calme en toute situation peu importe ma fatigue et mon désordre intérieur. C'est le minimum que l'on nous demande, mais la grande majorité de mon énergie y passe. À côté de ça, on nous incite à être productif, on valorise les multiples activités que l'on pourrait exercer. Parfois je souffre mentalement, parfois je souffre physiquement, souvent j'économise mon énergie. Souvent, il arrive un moment, parfois au sein même d'une journée où j'ai déjà tout dépensé. Et je continue à entendre ces messages qui voudrait toujours plus. Et personne ne saura que leur minimum aujourd'hui est mon maximum. Dans ces moments là, je culpabilise. Mon regard sur moi est teinté, de tout ce que je perçois chez les autres. Ce qu'ils pourraient penser de moi. Je pourrais être feignante, ne pas être courageuse. Je ne devrais pas être aussi fatiguée et inactive à mon âge. 
    Je ne suis pas comme eux. Je n'ai pas à correspondre à une image. Ni à répondre à l'image que l'on projette sur moi, ou sur des personnes sensé me ressembler. Je n'ai pas à comparer mes capacités à celles des autres. Personne ne sait ce qu'il se passe dans ma tête. Je ne sais pas non plus ce qui se passe dans la tête des autres. Je ne sais pas ce qu'ils essaient eux aussi, de camoufler au quotidien, d'ajuster pour sembler "normaux". Parfois j'ai l'impression que les gens cherchent à prouver leur "normalité". Et moi, je me sens pousser à justifier mes différences pour ne pas me sentir jugée sans cesse. Je dépense encore davantage d'énergie. 
    J'apprends à différencier ce qui m'appartient, ce qui ne regarde que moi. Ce qui est problématique et ce qui ne l'est pas vraiment. Les choses sur lesquelles je peux agir et celles sur lesquelles je ne peux pas. Je m'organise dans ma tête pour garder un équilibre mental. J'ajuste dès qu'un nouvel élément entre en jeu. Lorsque quelque chose devient dur à porter. Je deal avec moi-même. Je trouve des compromis, des astuces, presque des stratagèmes. Je culpabilise d'avoir besoin de tout ça. Pourtant, ce que je mets en place pour me sentir mieux, cela est positif. Et je crois que vivre avec, c'est justement intégrer mes ajustements, comme mon fonctionnement normal à moi. J'en aurais peut-être besoin toute ma vie. Et pour cela, je ne veux plus m'en vouloir. Je veux être capable de m'accueillir telle que je suis, et non pas telle que j'aurais pu être ou telle que je serais peut-être.

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    Quelque chose s'est brisé en moi et m'a projeté violemment face à moi-même. Il y a des choix qui nous échappent et d'autres qui s'imposent comme pour rattraper ceux qu'on n'a jamais pu faire. Ma force s'est construite à travers mes blessures, aujourd'hui elle m'a emporté tel un torrent me ramenant sur la rive. Tu ne tomberas pas plus bas, maintenant tu restes là. Maintenant tu comprends et tu agis.

     

    Ma conscience, ma force et ma lucidité m'ont surprises. Je ne les prenais pas encore pour acquises. Certains chemins me semblaient encore si longs. Croire en moi et en ma légitimité, ne plus considérer ma valeur à travers l'autre, apprendre à dire non. J'en étais presque incapable.

     

    Tout s'est brutalement écroulé.

     

    Pourquoi moi ? Tu sais pourquoi toi. Tu comprend mieux que quiconque. Le savoir et l’expérience n'a rien évité.

     

    Mais ma force s'est érigé devant moi sans délai.

     

    N'aies plus peur de toi même. Tu es entière et ta force est avec toi.

     

    Je ressens cela pour la première fois. J'aurais pu douter de moi comme chaque fois, essayer d'oublier, me bercer d'illusions, chercher des explications, être obsédée par le sens à donner aux évènements.

     

    Je n'ai plus rien mais je suis un tout. Je reviens de loin, de si loin que finalement je n'ai que moi pour ne plus me sous-estimer.

     

    J'ai tiré ma force du combat, celui de toute une vie. Cette lutte incessante pour la vie s'est ancré dans mon identité. Lorsque je me sens bien sur une période qui s'étend, je me perds, incapable de me reconnaître. Parfois je provoque ma perte. Cette fois, je n'avais rien décidé, je ne faisais qu'avancer.

     

    Je suis si fatiguée de me battre, mais ces efforts me maintiennent en vie.

     

    Même la force nous rends vulnérable. N'oublie pas qu'elle s'est forgée à travers tes faiblesses.

     

    Ma fierté est teinté d'amertume.

     

    J'ai la capacité de tolérer, d'accepter, de pardonner, de donner du sens. Mais je n'ai pas à le faire. Je ne veux pas le faire. Ce que je fais, je le fais pour moi, et seulement moi-même, pour mon propre bien-être. Je n'ai pas à pardonner à qui que ce soit. Si je blesse, j'aurais à savoir à me pardonner, pas si je suis blessée. Le mal ne me concerne pas, il ne s'est pas ancré en moi. Tu ressens pourtant cette douleur en toi qui ne s’éteint pas. Je touche mes limites. Les miennes et celles de ce cœur qui se referme. On voudrait tout mettre en place pour ne plus souffrir mais on arrêterait de vivre, d'aimer.

     

    Aimer et mon besoin d'être aimée me créer mes plus grandes failles.

     

    Ne plus accepter l'amour, celui que l'on ressent, celui que l'on reçoit nous plongeraient dans l'obscurité la plus totale. J'ai tant souffert d'aimer, je souffre d'aimer et d'avoir été mal-aimée. Peut-être que moi aussi, je n'ai pas toujours su aimer suffisamment. L'amour n'est pas seulement un sentiment, il s'apprend. Je ne peux pas passer ma vie à lutter, à passer les étapes fièrement et m’endurcir pour ne plus souffrir. Je laisse mon cœur ouvert, je l'expose dorénavant consciemment. Je ne veux plus apprendre sans cesse à me protéger, je veux apprendre à aimer.

     


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    Une première tentative d'écriture en anglais certainement pleines d'erreurs... Elle m'a permis d'exprimer mes pensées sur le moment et la douleur avec sincérité.

     

    I want to cry but no one is here to take my tears. No one should to be here. Because I am alive. I should to be whole like I am. When I was younger I wanted to know why I am. I wanted to help around me. I wanted to be an inspiration. I wanted to live after death. I thought if one person remember you you're still alive. Now I'm afraid about death because I'm afraid about life. I love people but I'm lonely in my heart. I decided to break up to my own life. I lost and I won. I had more dreams when I couldn't live them. I won a lot of fights. Against me too. I already lived so I don't understand why today I am here. I know Love is everything and the only meaning of life. But to love and the need to be loved hurts me.


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    La plume est tombée. Délicatement. Après avoir virevolté dans le vide. Essayé de remonter en sachant qu'elle ne pourrait plus voler. 

    Elle est tombée. Sans bruit sur le sol. Bientôt elle sera recouverte. Peut-être oubliée. Mais moi je sais. 
    Mes mains sont si longtemps restées en suspensions. Pour te redonner une impulsion, dans l'espoir de te revoir t'envoler. Puis elles sont restées ouvertes pour t'accueillir si tu t'échoues.
    Mes mains auraient pu elles aussi frémir jusqu'à tomber. J'avais peur de la chute. Du vacarme et des éclats. Peut-être, s'est-elle transformée avant qu'elle ne tombe. Peut-être n'étais-ce pas l'impuissance mais la résolution. J'ai senti la lourdeur sans jamais ne la toucher. Le poids qui tombe n'est plus.
     

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    J'ai pris la voiture, sans savoir où j'allais. J'ai finis par me poser, un coin d'herbe, un cours d'eau, un carnet et un stylo...

     

    Et l'eau coulait. Autrefois en abondance. Je suis là, posée. Je courais dans mon enfance.

    Ici ou là. Si près des arbres où j'aimais m'abriter. Paraît-il qu'on n'y monte plus passé un certain âge.

    Ma mère me disait " qu'il est bon de s'ennuyer". Les années sont passées sans prendre le temps de s'arrêter.

    L'anxiété m'attache à l'intérieur de moi-même. Tout va trop vite. Rien ne se passe. Et pourtant je suis là. A une époque jamais pensé. Paraît-il qu'on pourrait tout inventer quand le système menace de s’effondrer. 

    La réussite passe avant le bonheur. Son petit "soi" passe avant nos frères. Mais finalement on rate notre heure. C'était pas avant. Ce ne sera pas après. C'est à nous de décider. Donner sa chance à l'instant. Arrêter de se conformer. Et vivre comme on l'entends. On vous fait croire que c'est impossible, sans argent, sans reconnaissance. Encore le luxe et la vanité. Ça ne passera jamais.

    Tandis que nous sommes de passage. Notre présage ne sous sera point donné.

    Y'en a assez de baisser la tête en croyant avancer. Je prends le temps de respirer. Seule. Inspirée par le cours de l'eau et le soleil sur mon visage. J'essaie de reprendre mon souffle. Et s'il faut recommencer chaque jour, et même si l'échec me suis, je recommencerai jusqu'à la fin.





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